RISQUES POUR LA SANTÉ
Actuellement sur le canton il y a plusieurs projets de décharge de matériaux d'excavation. ’étude d’impact des porteurs de projet devait permettre de dresser l’état initial des différents domaines de l’environnement, puis répertorier les impacts prévisibles et d’analyser leur importance. Pourtant, les données les plus importantes, c’est-à-dire les immissions de gaz et de particules fines actuelles avant la mise en place de cette décharge n'ont été que brièvement mentionnés (sur un dossier faisant 400 pages!). Dès lors, leur dossier n'est pas exhaustif sur l’état actuel de la pollution en général dans la région.
Les porteurs du projet peuvent bien entendu arguer que ces points seront abordés en détail sur « l’étude d’impact 2ème étape », cependant, cette seconde phase sera en principe accompagnée d’une demande définitive de construire et d’aménager !
C’est pourquoi et bien que nous ne sommes pas spécifiquement du métier, nous avons dû rassembler un certain nombre de données afin d’estimer les valeurs réelles d’immissions dans notre région et démontrer que leur projet n'est clairement pas valable avec les lois et réglèments en vigueur.
Vous trouverez ci-dessous de manière détaillé nos constats par sujet.
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01
LE DIOXIDE D'AZOTE ET LES POUSSIÈRES EN SUSPENSION
La pollution et le bruit sont déjà bien présents sur la région. L’augmentation de la circulation par le passage de 300 camions par jour et le travail constant des engins de chantier vont augmenter le taux de particules fines (tailles entre PX10 et PX2.5) et des gaz (NOX) déjà élevés dans la région sans compter les impacts sur la santé et les désagréments générés par le bruit de tous ces engins.
Les particules fines sont aussi générées par la poussière produite par le brassage des matériaux d’excavation non pollués de type A. Ces poussières pénètrent dans le corps par la respiration. Une partie de ces poussières inhalées reste, suivant leur taille, et va s’accumuler dans le corps. Les effets des particules fines sur le corps sont multiples (effet irritant sur la peau et muqueuses respiratoires, asthme, bronchites, insuffisances respiratoires chroniques infactus..)
Par ailleurs, il a été démontré qu’une augmentation de 10 microgrammes/m3 de particules fines en moyenne accroît le taux de décès de 1-2%.
Trouvez ici notre dossier détaillé sur l'air et le climat de la région =>
02
LE BRUIT
Nous avons démontré que le niveau de decibels dépassent déjà les valeurs limite d’immission sur les habitations proches de la décharge et sont supérieures aux valeurs de planification prévues par la législation en vigueur.
Il s’agît bien d’une nuisance quotidienne à l’heure actuelle pour les habitants causé principalement par le son produit par le trafic aérien jour et nuit, le trafic communal et transfrontalier.
Nous soulignons que la décharge engendrera des nuisances sonores par l’activité des engins de chantier et des camions lors de leur décharge ainsi que celles associés à trafic des camions amenant les matériaux de remblais.
En termes médicaux, le bruit se montre délétère pour la santé. A chaque bruit qui dérange, le corps se met en état d'alerte. Il produit des hormones de stress telles que l'adrénaline ou le cortisol, le cœur bat plus rapidement, la pression sanguine et la fréquence respiratoire augmentent.
En plus du stress, le bruit peut avoir d'autres effets sur la santé, tels que la nervosité et l’agitation, les maladies cardio-vasculaires et la baisse de la mémoire chez les écoliers entre autres.
Trouvez ici notre dossier détaillé sur le bruit...et si vous avez le courage nous vous invitons a entendre la symphonie =>
03
Présence de silice dans les terres genevoises
Un complément très important et qui n’est mentionné aucunement est le fait que les terres genevoises (c’est-à-dire les matériaux d’excavation qui pourraient être extraits) contiennent de la silice (sous forme de quartz).
En effet, d’après le fascicule archives des sciences édité par la société physique et d’histoire naturelle de Genève en novembre 2007, 40% à 70% seraient constitués de quartz.
Le silice ne provoque pas seulement la silicose, une grave maladie des poumons qui ne peut être guérie que par un greffe des poumons, mais aussi des maladies auto-immunes.
Il s’agit de la polyarthrite rhumatoïde, la sclérodermie et la sarcoïdose pour en citer quelques-unes.
De surcroît, l’utilisation de brumisateurs induit un risque de propagation de la maladie de légionellose par gouttelettes d’eau. Il s’agit d’une pneumonie létale malgré les traitements antibiotiques dans 5-10% des cas
Trouvez ici le fascicule mentionné ci-dessus =>
04
CONCLUSION
D’un point de vue médical, une étude exhaustive de la qualité de l’air et du bruit devrait obligatoirement avoir lieu durant plusieurs mois avant d’aménager une décharge d’une telle taille et durée en plus jouxtant l’aéroport, l’autoroute et un réseau routier déjà largement saturé.
De plus, les risques liés aux silices n'ont pas du tout été abordés par l'étude d'impact ce qui représente une négligence considérable.
Pourtant, plusieurs études démontrent même des risques liés à une exposition au-dessus des limites en lien avec des activités agricoles.
Une distance minimale de 300 mètres par rapport aux habitations et aux aires de loisirs devrait également être respectée en vue des études concernant la propagation des poussières.
Un temps maximum de 3 ans serait déjà bien suffoquant pour les habitants de la région.
Ulla BIRK
MÉDECIN GÉNÉRAL - SPÉCIALISÉE EN OPHTALOMOLOGIE